Externalisation du problème
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5/8/20243 min read
Externalisation du problème
Au cours des années 1980, un thérapeute familial australien, Michael White, a mis au point une technique de psychothérapie consistant à "externaliser le problème". Ce qui est en jeu est une séparation par le langage qui différencie le problème de l'identité personnelle de la personne accompagnée.
Cette intervention ouvre un espace permettant aux personnes concernées de prendre des initiatives plus efficaces pour échapper à l'influence du problème dans leur vie.
Comment y parvenir ? En d'autres termes, c'est par l'utilisation précise du langage dans une conversation thérapeutique que les initiatives de guérison du patient ou du coaché sont remobilisées.
Michael white a été influencé par la cybernétique (la cybernétique s’intéresse aux mécanismes de communication) et par des philosophes du langage comme Michel Foucault ou Paul Ricoeur (pour Ricoeur, toute identité est une identité narrative). On peut résumer White avec le raisonnement suivant : comment l'esprit naît de l'interaction humaine avec le langage ?
Selon lui, l’esprit ne se situe pas dans le cerveau, il résulte de la communication entre les personnes.
EXTERNALISATION DU PROBLÈME
Michael White a fait une découverte simple mais déterminante. Alors qu'il travaillait avec des enfants malades, il a observé que les progrès cliniques étaient meilleurs lorsque l’enfant était capable de parler du problème comme s'il était distinct, il devient peu à peu évident pour la famille (avec le recours à une touche d'humour) qu'ils sont tous persécutés par un personnage commun, qui est distinct de l'identité de l'enfant en tant que personne.
L'enfant et sa famille perçoivent généralement ces nouvelles questions comme bizarres. En effet, elles le sont, surtout lorsque tout le monde a été tellement absorbé par les effets gênants du problème. Les membres de la famille sont invités à constater qu'ils ont déjà pris des mesures efficaces contre le problème. Cette enquête ne fait pas que valider la compétence de la famille, elle contribue également à l'externalisation du problème.
Autrement dit, le processus d'externalisation du problème est progressif : il y a une séparation systématique de tous les aspects, idées, suppositions, croyances,
pratiques, attitudes et modes de vie si elles sont problématiques pour l'identité dominante du patient lorsque l’identité est gouvernée par l’histoire du problème.
Exemple. "Je suis bipolaire, c'est pour ça que je fais mal les choses". Ainsi, l'externalisation du problème est une technique thérapeutique très utile qui ouvre un espace pour "annuler" certains des effets négatifs de l'étiquetage social.
Cependant, l’approche narrative de Michael White et de David Epson encourage aussi l’identité culturelle et sociale des individus : elle tend en effet à, si cela est possible, à valoriser le contexte social et familial de la personne: on valorise la personne et surtout son récit, sur son identité préférée, une identité davantage choisie. Cela peut concerner son quotidien, ses idées, ses espoirs, ses centres d’intérêt. Comment ? En faisant identifier au coaché (c’est la même approche que dans le coaching) les points positifs de sa situation existante en honorant une posture digne quelle que soit sa situation, ses origines ou ses croyances.
APPROPRIATION DU SENTIMENT D'INITIATIVE PERSONNEL
Cependant, il est possible de franchir une autre étape. Une fois que le problème global et ses composantes ont été externalisés, les coachés sont invités à repérer les opportunités d'agir contre le(s) problème(s). Ils sont invités à échapper à la tyrannie de l'étiquetage et à orienter leur vie dans la direction qu'ils préfèrent (White, 1987). Le principe sur lequel repose la théorie de White est le suivant : le patient a le choix et il est un agent actif dans son parcours de vie. Par conséquent, un plus grand sentiment d'initiative personnelle peut être obtenu et la conversation thérapeutique devient un processus vers l’autonomie. De plus, la technique d'externalisation du problème ne retire pas la responsabilité.
Ce qui est privilégié et proposé dans le cadre de la conversation, ce sont les alternatives.
Ce faisant, les coachés ou les patients disposent de plus de liberté pour explorer de nouvelles façons de percevoir, de penser et d'agir.
De petits pas s’avèrent souvent la chose la plus réaliste à faire qu’un changement radical.
Ce qui compte c’est la direction vers le but global souhaité par le client accompagné.
Pour finir, lorsque des étapes constructives sont franchies, elles doivent être repérées et faire l'objet d'une évaluation. Ceci est nécessaire si l'on veut que les changements constructifs persistent.
Les coachés sont invités à devenir des observateurs attentifs d’eux-mêmes, à inviter leurs proches à participer à l'observation de leurs actions constructives et à reconnaître leur propre sentiment d'initiative personnel à faire des choix bénéfiques pour leur vie.